Animaux disparus : 10 espèces éteintes à cause de l’homme

Crédits : Wikipedia

Si l’Homme a pu réaliser de grandes choses ces dernières décennies, il en a aussi fait de moins bonnes. Bien souvent, ce sont la faune et la flore qui payent nos pots cassés. Destruction d’habitats naturels, chasse à outrance, introduction d’espèces externes au milieu… l’être humain a joué à l’apprenti sorcier avec des résultats dramatiques pour la Nature. L’Homme est directement responsable de l’extinction de ces 10 espèces. Autant d’animaux disparus à cause de notre action sur cette planète, alors que l’évolution a mis des milliers d’années à les façonner. Arrêtons le massacre…

1/ Le Rhinocéros blanc du Nord

Pour commencer cette liste d’animaux disparus à cause de l’Homme, voici la triste histoire du Rhinocéros blanc du Nord. Son extinction est hélas annoncée pour les prochaines années. Le dernier représentant mâle capable de se reproduire est en effet mort en 2014 dans une réserve au Kenya. Il ne reste plus que deux femelles en vie.

Des essais sont en cours pour tenter de sauver la sous-espèce, grâce à la fécondation in vitro de femelles Rhinocéros blanc du Sud. Mais le mal est fait. La diminution de son habitat naturel, les conflits et surtout le braconnage ont eu raison du Rhinocéros blanc du Nord.

Le Rhinocéros blanc du Nord animaux disparus Homme
Angalifu, un des derniers Rhinoncéros blanc du Nord mâle, mort en 2014 (crédits : Sheep8 / domaine public)

2/ Le Tigre de Java

Présent uniquement sur l’île de Java en Indonésie, le Tigre de Java a été déclaré espèce éteinte en 2004 par l’UICN (l’Union internationale pour la conservation de la nature). Les principales raisons de son extinction sont la disparition de son habitat naturel ainsi que la chasse dans une proportion moins grande.

Afin de nourrir une population de plus en plus nombreuse, les autorités locales ont encouragé l’exploitation de la jungle et l’installation de rizières. Ce changement de milieu, aussi massif que brutal, a privé le Tigre de Java de territoires de chasse et de proies. Ces dernières ont souffert elles aussi de la déforestation de l’île et de la transformation de la forêt primaire en forêt exploitée.

Tigre de Java
Le Tigre de Java se distingue par ses rayures fines et nombreuses, ici immortalisé à l’état sauvage en 1906 (crédits : Andries Hoogerwerf / domaine public)

3/ Le Grizzly de Californie

Le dernier spécimen de Grizzly de Californie a été abattu en 1922 et le dernier fut aperçu quant à lui en 1924. Cet Ursidé est pourtant l’emblème de la Californie, visible sur le drapeau de l’État américain. Pour comprendre sa disparition, il faut remonter au 18e siècle. De plus en plus de colons arrivent sur la côte ouest de ce qui n’est pas encore les États-Unis. En voyant les humains poser leurs valises, beaucoup d’animaux plient leurs bagages. Ce n’est pas le genre du Grizzly de Californie toutefois…

Décidément mal léchés (et l’on comprend pourquoi), ces grands ours commencent à s’en prendre aux bétails et aux colons. Excédés, les chasseurs et trappeurs prennent donc en main la situation. Le combat est alors forcément déséquilibré. Armes, appâts empoisonnés, pièges… tous les moyens sont bons pour exterminer le Grizzly de Californie. Quand il n’est pas tué, ces forces de la Nature servent d’adversaire lors de combats contre des taureaux pour divertir la nouvelle faune locale.

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Un Grizzly de Californie naturalisé (crédits : Vahe Martirosyan / CC BY-SA 2.0)

4/ Le dodo

Si vous avez déjà mis les pieds sur l’île Maurice, vous n’êtes pas sans savoir que le dodo en est l’emblème national. Ce sont des marins, arrivés pour la première fois sur l’île à la fin des années 1600, qui ont rencontré le Dronte de Maurice (sa vraie appellation). L’isolement insulaire de l’oiseau lui a été fatal. Incapable de voler à cause du manque de prédateurs, peu peureux des humains, le dodo ne s’est pas méfié de ses nouveaux hôtes.

On attribue souvent la faim ravageuse de l’Homme pour expliquer la fin de ces gros animaux à plumes, disparus à peine 100 ans après leur découverte. C’est en partie vrai. Néanmoins, les espèces introduites par l’Homme sur l’île Maurice représenteraient un facteur plus important pour expliquer l’extinction rapide des dodos. Macaques, chiens et cochons n’ont fait qu’une bouchée de leurs œufs. Le nid des Drontes de Maurice se trouvait en effet au niveau du sol.

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Un squelette de dodo et un modèle basé sur des recherches (crédits : BazzaDaRambler / CC BY 2.0)

5/ Le Grand Pingouin

Vivant dans l’Atlantique nord, le Grand Pingouin est chassé depuis des milliers d’années par l’Homme. En une poignée de siècles toutefois, la plus grande espèce de pingouin n’ayant jamais existé s’éteint au milieu du 19e siècle, malgré des lois promulguées en urgence afin de le sauver.

La multiplication des traversées entre l’Europe et le Nouveau Monde a eu raison de cette espèce pourtant courante. Le Grand Pingouin était en effet recherché pour de multiples raisons. Sa viande servait à nourrir les explorateurs. Sa graisse faisait fonctionner les lampes à huile. Ses plumes et son duvet faisaient de beaux vêtements. Ses œufs garnissaient les vitrines des collectionneurs. Les Grands Pingouins étaient même utilisés comme appât pour les pêcheurs d’orques.

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Un Grand Pingouin naturalisé (crédits : selbst fotografiert Robert01 / CC BY-SA 3.0)

6/ Le Phoque moine des Caraïbes

Les phoques moine des Caraïbes sont d’autres animaux disparus qui se seraient bien passé de l’Homme, et surtout de leur rencontre avec Christophe Colomb. C’est en effet le fameux navigateur qui en ramène les premières observations.

On doit son extinction à la chasse massive qui s’ensuivit. L’animal marin était en effet très prisé pour sa graisse. La pêche excessive quant à elle a privé le phoque moine des Caraïbes de nourriture. Ses cousins, les phoques moines de Méditerranée et Hawaïens sont quant à eux des animaux presque disparus à cause de l’Homme.

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Un Phoque moine des Caraïbes dans un aquarium à New York en 1910 (crédits : New York Zoological Society / domaine public)

7/ Le Puma de l’Est américain

Le Puma de l’Est américain a été tragiquement déclaré comme espèce éteinte en 2011 par l’U.S Fish and Wildlife Service, puis a été retiré de la liste des animaux menacés d’extinction pour rejoindre celle trop longue des espèces éteintes.

Les observations de ce grand félin étaient déjà rares dans les années 1930. Son territoire s’étendait alors aux États-Unis et au Canada. Nocturne et solitaire, le Puma de l’Est américain a souffert de la raréfaction de ses proies, dont les cerfs, abondamment chassés par l’Homme. Mines, camps de bûcheron et autres installations humaines ont aussi été déterminants dans la disparition de cet animal très discret. Dans une moindre mesure, la chasse pour sa fourrure a aussi joué un rôle.

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Aucune photo de Puma de l’Est américain n’a pu être trouvée (crédits : IanZA / Pixabay)

8/ Le Huia dimorphe

Cet oiseau de Nouvelle-Zélande était la seule espèce à présenter un dimorphisme sexuel au niveau du bec. Par rapport aux mâles, celui de la femelle est en effet plus long et recourbé. Aujourd’hui disparu, le Huia dimorphe vivait sur l’île du Nord du pays.

Sans surprise, la destruction de son habitat naturel au profit de l’agriculture lui a été fatale. De même, et cela ne sera une surprise pour personne, la chasse à outrance a précipité cette espèce unique en son genre aux rayons des bibliothèques consacrées à l’histoire naturelle. Comme le Dodo, l’introduction par l’Homme de nouvelles espèces en Nouvelle-Zélande a joué un rôle dans l’extinction de ces animaux, dont on ne connaîtra jamais le chant.

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Un Hiua dimorphe mâle, à gauche, et une femelle, à gauche (crédits : Haplochromis / CC BY-SA 3.0)

9/ Le Dauphin de Chine

Le seul dauphin d’eau douce de Chine est déclaré espèce fonctionnement éteinte en 2006. Il faut comprendre par là qu’il n’a pas officiellement disparu. Mais ses hypothétiques représentants ont cessé de se reproduire et ne jouent plus de rôle dans leur écosystème, à savoir le fleuve Yang Tsé. L’espoir subsiste. Des naturalistes ont même aperçu un spécimen en 2016. Toutefois, aucune preuve concrète n’a été apportée pour étayer leur témoignage.

La probable disparition de ces animaux d’eau douce est due à l’industrialisation du pays. Au cours du 20e siècle en effet, la pollution de son habitat naturel augmente en même temps que le trafic fluvial, jusqu’à représenter un péril mortel pour le Dauphin de Chine. Aussi appelé Baiji, il souffre aussi de l’ouverture du barrage des Trois-Gorges dans les années 2000. En outre, la chasse a déjà fragilisé l’espèce auparavant, notamment pendant les périodes de famine comme celle engendrée par le Grand Bond en avant.

10/ Le Quagga

Originaire d’Afrique du Sud, le Quagga a malheureusement été victime lors du 19e siècle d’une période de chasse à grande échelle qui n’a duré que quelques décennies. Les colons néerlandais étaient effectivement friands de sa viande et de sa peau. Ce drôle de zèbre rentrait aussi en compétition pour les ressources fourragères nécessaires aux bétails. Toutefois, d’intenses efforts sont en cours pour ressusciter artificiellement cette sous-espèce disparue, en sélectionnant des zèbres possédant le moins de rayures possible.

Son extinction finale a été le fruit d’une dramatique mésentente, accompagnée de la bêtise humaine. Des aborigènes sud-africains ont indiqué aux chasseurs néerlandais que des Quaggas se trouvaient plus au nord de la colonie. Ils ont donc massacré les animaux qui étaient dans le coin où ils se trouvaient, en se disant qu’il en resterait ailleurs pour les zoos occidentaux. Arrivés plus au nord cependant, aucune rayure de Quaggas à l’horizon. Les chasseurs n’ont trouvé que des zèbres. Les populations locales appelaient en effet les deux animaux par le terme « Quaggas ». Ainsi disparut l’espèce.

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Un des derniers Quaggas en vie dans un zoo de Londres en 1870 (crédits : colorisation par Hogyncymru / CC BY-SA 4.0)