N’avez-vous jamais eu cette impression d’avoir prévu une catastrophe ou ressenti de la fierté quant à vos capacités intellectuelles après un examen ? La majorité d’entre nous a expérimenté ces petits arrangements cérébraux avec la réalité qui sont permis par les biais cognitifs. Cette liste, non exhaustive, en présente dix et devrait vous aider à voir un peu plus clair dans les mécanismes cachés de votre cerveau !
1/ Le biais de conformité
Ce biais cognitif nous pousse à adopter le comportement de la majorité sans réfléchir et interroger ses fondements. C’est l’expérience de Solomon Asch en 1951 qui a permis de mettre en lumière ce mécanisme. Le chercheur cherchait à étudier de quelle manière réagit un sujet face à un groupe donnant des réponses manifestement fausses à un questionnaire. Près des trois quarts des personnes testées se rangent du côté de la majorité malgré leurs réponses erronées !
2/ Le biais de confirmation
Le biais de confirmation traduit notre préférence à donner du crédit à des informations en adéquation avec nos croyances. À l’inverse, nous avons davantage tendance à disqualifier les points de vue qui sont à l’opposé de nos conceptions. Ainsi, quelqu’un pensant que la terre est contrôlée par une organisation secrète prendra plus au sérieux les arguments des anti-vaccins, car ces derniers tendent également à penser que les puissants nous cachent une vérité.
3/ Le biais d’autocomplaisance
Derrière ce biais cognitif se cache notre propension à expliquer nos réussites par des facteurs internes et nos erreurs par des causes extérieures. Par exemple, c’est ce qu’il se passe lorsqu’on reçoit une bonne note à l’école et que l’on explique ce résultat par nos efforts de révision ou par notre intelligence. À l’inverse, pour un échec, nous aurons plus tendance à souligner la sévérité de la correction ou la longueur du devoir.
4/ Le biais de disponibilité
Ce biais cognitif décrit notre tendance à préférer les informations directement disponibles. Pour le dire dans des termes différents, nous privilégions ce dont nous nous souvenons immédiatement au lieu d’aller chercher d’autres éléments pouvant approfondir ou contredire notre jugement. Quand on achète une voiture d’un certain constructeur et d’une couleur particulière, on remarquera bien plus les automobiles identiques à la nôtre, parce qu’on vient de l’acquérir récemment et que ce souvenir nous touche personnellement (il n’y a pourtant pas eu une explosion de vente de ce modèle). Ce biais est par ailleurs d’autant plus puissant lorsque l’on est plongé dans une situation d’urgence. Un individu dans un immeuble dont l’appartement brûle voudra s’échapper par l’escalier, car c’est pour lui la solution immédiate de fuite. Il ne prendra pas en compte les fumées létales et pensera d’abord à préserver sa vie sous l’émotion.
5/ L’erreur fondamentale d’attribution
L’erreur fondamentale d’attribution est notre tendance naturelle à expliquer les comportements d’autrui en surestimant chez eux les causes internes en dépit des facteurs extérieurs. Ainsi, pour tenter de comprendre pourquoi un SDF se retrouve à la rue, nos hypothèses tourneront plus autour de la paresse de l’individu, plutôt que par une mauvaise conjoncture économique.