6/ Recouper les sources
D’où vient l’information ? A-t-elle été partagée ailleurs ? Si vous ne trouvez pas d’autres mentions de cette actualité, votre vigilance doit être accrue. Si quelques obscurs portails informatifs font référence à l’événement, méfiez-vous aussi. N’oubliez pas que les articles qui s’autoréférencent doivent être traités avec la plus grande précaution. N’hésitez pas à faire des recherches sur l’auteur de la nouvelle, si celui-ci est disponible.

7/ Quelques liens utiles
Certains sites internet disposent de ressources pouvant vous aider à juger de la fiabilité d’une information. Votre nouvelle a-t-elle déjà été démontée sur un site comme hoaxbuster ? Est-ce que le domaine qui l’émet est présent dans la base de données du Décodex du Monde ? Bien entendu, ne prenez pas non plus pour argent comptant ce que disent les médias mean stream (ça serait trop simple…). De plus, quelques vidéos et cours peuvent vous former plus en profondeur à détecter les fake news et autres informations trompeuses.

8/ Les cartes et les graphiques
On a tous vu une multitude de cartes et de graphiques durant notre vie, notamment à l’école où l’on s’interroge rarement hélas sur leur production de manière critique ! En effet, ce genre d’outils fait tout de suite sérieux et donne du crédit à l’information. Pourtant, il ne faut surtout pas se laisser impressionner, car leurs auteurs peuvent nous manipuler consciemment ou non. Une carte ou un graphique doit être pris pour ce qu’ils sont : des projections imparfaites de la réalité. Comme pour les textes, leurs sources doivent figurer (date, donnés, l’auteur, etc.), de même que la légende et les échelles. Sans ce minimum, ne vous fiez pas à ces documents.
9/ Les images
On peut faire dire tout ce que l’on veut à une image, notamment en jouant sur un contexte pour orienter une interprétation. Cependant, un cliché n’est en rien le reflet exact d’une réalité. Tout au plus, elle demeure un instantané d’un moment précis. Vous seriez surpris de voir à quel point certaines photographies sont utilisées hors de leur but initial afin de servir un propos fallacieux. Il faut donc toujours être méfiant envers un cliché. Comme un texte, on doit pouvoir déterminer sa date, son auteur et son lieu de production. Si vous avez un doute, faites une recherche Google image. Vous trouverez ainsi ses autres utilisations et retracerez son histoire sur internet !

10/ Attention aux sondages !
« 54 % des Français préfèrent le chocolat au fromage, donc la majorité ! » La nouvelle vient de tomber, un mythe s’effondre. Cependant, devant une telle affirmation (inventé pour cet article), tous vos indicateurs d’alerte doivent clignoter. Réaliser un sondage, ça ne s’improvise pas. C’est un métier délicat qui demande bon nombre d’années d’étude par ailleurs. Pour voir si ce type d’information est fiable il faut pouvoir accéder à tout ce qui a servi à son élaboration : l’échantillon (le nombre de personnes sondées), la date de réalisation, la question posée et l’endroit de réalisation du sondage. En outre, il doit absolument exister une possibilité de réponse comme « ne sait pas » ou « ne souhaite pas répondre », sinon les résultats peuvent être faussés.
Pour notre sondage, nous réalisons que seulement 25 personnes ont répondu sur un site de fabricant de chocolat. Nous avons donc toutes les raisons du monde de le réfuter. En effet, l’endroit où il a été produit n’est pas neutre et trop peu de personnes ont participé. De plus, on ne sait pas si les sondés sont français, on ne peut donc pas déterminer sur internet si les gens ont bien compris la question, etc. Et si l’on applique une marge d’erreur de 5 %, on se rend compte qu’il n’y a pas une majorité nette.

Tous ces réflexes présentés dans cette liste non exhaustive peuvent sembler chronophages, mais vous verrez que cela vaut le coup, car tout le monde peut tomber dans les pièges des théories du complot, même celles les plus incongrues ! Avec de l’entraînement, vous serez de plus en plus rapide à détecter les fake news et autres informations trompeuses. Dans nos partages sur les réseaux sociaux, nous avons une responsabilité envers autrui, alors essayons de faire usage de notre pouvoir correctement pour notre bien à tous !