Des machines volantes extraordinaires que Léonard de Vinci calquait sur les mécanismes de vol des oiseaux aux bandes Velcro qui imitent la texture et les propriétés des fruits du gaillet gratteron, la nature est une source d’inspiration inépuisable et se trouve à l’origine de bien des progrès techniques et scientifiques qui n’auraient, sinon, sûrement jamais vu le jour.
Certaines de ces inventions, nées de l’observation de la nature, font, de nos jours, partie intégrante du quotidien de centaines de millions de gens.
Le Velcro qui croche et s’accroche
C’est le cas du Velcro qui vit le jour à la fin des années 1950 grâce à l’ingénieur Suisse, George de Mestral. Piqué de curiosité par les innombrables petites boules agrippées aux poils de son chien lors de leurs retours de balades dans les champs, Monsieur de Mestral disséqua les propriétés de ces singulières entités végétales, fruits de la bardane et du gaillet gratteron. Il découvrit, enveloppant la surface de ces minuscules sphères, une multitude de filaments repliés sur eux-mêmes en forme de crochets et capables de reprendre leur forme initiale après avoir été dépliés. Il constata que ces crochets, grâce à la relative mobilité dont ils étaient dotés, s’accrochaient avec grande facilité dès lors qu’ils étaient frôlés par un support autorisant n’était-ce qu’une petite adhérence, et qu’une fois accrochés, du fait du repli de leurs crochets, devenaient très difficile à détacher.
George de Mestral fit donc reproduire ces crochets et leurs propriétés de flexibilité sur des bandes de tissu et conçu, en guise de support à ces crochets, d’autres bandes de tissu couvertes de bouclettes à la façon du velours du même nom.
Ce fut la naissance du Velcro, baptisé ainsi d’après les premières syllabes de « velours » et « crochet », véritable révolution dans le domaine de la fixation qui conquit le monde à la vitesse de l’éclair.
De nos jours, nul n’ignore l’existence du Velcro, qui, par sa fiabilité et sa puissance de fixation, rend, sans conteste, d’innombrables services dans de nombreux domaines.
La géologie en laboratoire
Dans un autre registre, celui de la géologie, les différentes étapes de la formation au sein du manteau terrestre de la pierre la plus précieuse qu’il soit, le diamant, a fait l’objet d’études qui ont permis d’aboutir, à partir de cendres de crémations, de cheveux ou de poils d’animaux à l’élaboration de diamants composés de 99,99 % de carbone pur.
Quand on pense à la rareté du diamant, à ses propriétés si recherchées pour de nombreuses applications, à la symbolique exceptionnelle qu’il revêt et aux difficultés d’extraction à des profondeurs de 140 à 190 km, l’émergence d’une technologie permettant sa fabrication en laboratoire est un bienfait inestimable.
C’est la maison Lonité, située en Suisse, qui a, dès les années 1950, initié la démarche et les recherches scientifiques qui ont abouti à ces trésors de technologie permettant la maîtrise parfaite des procédés de fabrication de diamants de laboratoire d’une pureté et d’une qualité irréprochable.
Les étapes de fabrication d’un diamant de laboratoire par la maison Lonité font appel à des technologies extrêmement pointues. Les procédés technologiques utilisés sont à même de recréer en laboratoire le même travail de pressions extrêmes, de mouvements rotatoires ultra-rapides et de températures prodigieusement élevées que la nature a fait subir à la matière durant des millénaires avant de la transformer en cette forme de carbone cristallisé qu’est le diamant.
D’abord, la purification de la matière, qu’elle provienne de cendres funéraires, de cheveux ou de poils d’animaux, est une étape primordiale qui ne peut se réaliser, pour obtenir la qualité de diamant propre à Lonité, qu’à l’aide de plusieurs équipements de pointe qui isoleront en plusieurs étapes, durant plusieurs jours, un carbone pur à 99,99 %.
Puis, suivant des mécanismes hautement élaborés pour le cristalliser, d’une part sous des presses à haute pression et haute température, sans le détériorer d’autre part, le carbone subit sa transformation jusqu’à l’obtention d’un pur diamant qui peut ensuite, comme tout diamant naturel être taillé et serti à la demande.
Le diamant de laboratoire ou diamant du souvenir, comme on l’appelle aussi, a ceci en plus d’un diamant terrestre : il est absolument unique et renferme en son essence l’identité même de la matière qui l’a amené à l’existence.
Issu du génie et de la rigueur scientifique plutôt que de l’effort et de la sueur, le diamant de laboratoire peut s’arborer avec élégance et raffinement dans la plus pure veine de la modernité.
Les trompes de moustiques au service des patients
Qui aurait pu croire que le moustique, l’insecte le plus indésirable et pourchassé qui soit, dont on se protège et dont on se soigne des attaques, soit à l’origine d’un progrès médical majeur ? C’est pourtant bien la piqûre de moustique qui a inspiré deux sociétés japonaises à se lancer dans la conception d’une aiguille médicale indolore en tous points semblable à la trompe d’un moustique. Si l’on se fie à la douleur ressentie après une piqûre, on est en droit de douter du bien-fondé de la démarche. Et pourtant ! L’examen a révélé que la douleur suite à une piqûre de moustique ne survient, justement, qu’après la piqûre et est générée par la salive que le moustique injecte au moment où il pompe le sang qu’il convoite. La piqûre elle-même est absolument indolore et c’est selon ce principe qu’ont été impulsées les démarches pour transposer la trompe du moustique dans le domaine médical.
Extrêmement fine et de forme conique, la trompe de l’insecte si détesté, a été reproduite à l’identique avec succès et le pari d’une aiguille médicale totalement indolore a été gagné en donnant naissance à l’aiguille Nanopass 33, plus fine de 33 % que la plus fine des aiguilles déjà existantes.
Cette innovation pourrait sembler de peu d’importance, les piqûres d’aiguilles médicales n’étant, en général, pas si traumatisantes que ça. Oui, quand il s’agit d’injections isolées mais pour les millions de patients atteints de diabète devant se piquer à l’insuline quotidiennement, l’aiguille Nanopass 33, qui leur est principalement destinée, est une véritable bénédiction leur évitant bien des désagréments à répétition.
On pourrait citer bien d’autres innovations issues de l’inspiration de mécanismes naturels comme celle du sonar venu à l’existence par reproduction des ondes sonores de la chauve-souris qui se guide en suivant la réflexion de ces ondes sur les parois des obstacles qu’elle croise ou de l’hydrodynamisme de la peau de requin transposé à l’aérodynamisme.
La nature disposant d’une telle puissance d’adaptabilité alliée à une telle richesse de situations et le monde des hommes disposant de technologies de plus en plus à même de la copier, les créations à naître de cette alliance science et nature que l’on nomme le biomimétisme sont sûrement innombrables et sûrement toujours incroyablement innovantes et étonnantes.